Paul Veyne — L'Empire gréco-romain. Paris: Seuil, 2005.
"En effet, lorsqu'une société est assez riche pour que l'abîme entre une pincée de magnats et l'immense foule des pauvres soit rempli par une large classe moyenne, deux plissement géologiques se produisent que l'antiquité n'a pu connaître. Primo, les pauvres, qui respectaient les magnats et leur obéissaient, ne respectent pas la moyenne richesse des bourgeois; alors commencent la luttent des classes, le mouvement ouvrier, qui mène à moins d'inégalité sociale et à l'État-providence. Secundo, les bourgeois, de leur côté, sont assez riches pour n'avoir plus l'humilité du pauvre peuple: ils entendent être gouvernés démocratiquement, ne plus obéir à un maître et pouvoir se moquer du président de leur République sans être envoyés aux galères. La mince plèbe moyenne romaine ne fut pas une classe moyenne et la démocratie grecque n'a que le nom de commun avec la nôtre, qui est le régime des classes moyennes (régime profitable à tous, comparé aux millénaires précédents)."
p. 194
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